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samedi 14 novembre 2009

La Seyne-sur-Mer Le groupe Constructa bétonne son opération séduction


Un groupe de journalistes, principalement de la presse nationale, est venu découvrir la rénovation urbaine de La Seyne.


Son président a invité la presse à découvrir « un site exceptionnel ». Déjeuner à l'hôtel du port, visite de Porte Marine. Le maire se met à l'unisson.

Malgré le temps gris et venteux, le paysage est époustouflant. Au sommet du pont transbordeur, la ville se parcourt d'un regard. Ici, l'hôtel du port, là le parc qui est aussi l'ancien site des chantiers navals. Et juste au bout, l'allée Porte Marine.

Le maire de La Seyne fait la visite guidée et tient grande discussion avec des journalistes de la presse nationale. « Nous voulons développer une activité économique autre que le tourisme », plaide Marc Vuillemot, citant le projet de pôle de compétitivité lié à la mer. « Et nous savons que les entreprises ont besoin de loger leurs jeunes ingénieurs ».

Le logement justement, ces journalistes en font une spécialité. Ils s'intéressent aux prix du marché - et les trouvent « assez chers » -, aux retombées de la loi Scellier. Le voyage de presse est orchestré par le groupe Constructa, en présence de son président Marc Pietri (lire ci-contre).

Stratégie commune

« J'avais l'image classique de La Seyne, une ville marquée par la fermeture des chantiers. Une ville communiste, face à Toulon, très à droite », explique Isabelle Rey-Lefebvre, journaliste au Monde. « Personnellement, j'étais venue lors de la 1ère pierre de "Porte Marine" il y a quelques années », continue Élisabeth Lelogeais, qui écrit dans la presse spécialisée et magazine. « Je suis très agréablement surprise. La vieille ville est belle aussi... mais il y a du boulot ! ». Avant le déjeuner servi à l'hôtel Kyriad, le maire n'hésite pas à louer « les opérateurs dont le regard sur la commune se croise avec le nôtre ». On est à mille lieux des discours offensifs « sur les excès de l'urbanisation » de ces dernières années. Le maire continue, s'adressant à Constructa, « vous n'êtes pas des mécènes, mais vous avez la compréhension de la stratégie qui est la nôtre ». Aucune allusion au coup de frein que la municipalité entend donner aux règles d'urbanisme.

Marc Pietri reste tout aussi délicat, « si le maire et son équipe municipale veulent bien nous garder, nous on veut bien continuer ». De toute évidence, il reste encore des projets seynois à conquérir.

sbonnin@varmatin.com


Sources: Var Matin

lundi 9 novembre 2009

La Seyne-sur-Mer La troisième tranche de Porte Marine en sursis


Marseille Aménagement, mandaté par la Ville, est chargé d'acheter puis de viabiliser le terrain avant de revendre « la charge foncière » au promoteur. Le prix n'est pas fixé selon la taille du terrain mais sa « constructabilité ».


EDF, GDF Suez et Marseille Aménagement, organisme mandaté par la Ville, n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le prix de vente des terrains restants.

Deux millions d'euros. C'est, selon la ville, le prix demandé par EDF et GDF Suez pour la cession des deux terrains situés dans le quartier de Porte Marine. Trop cher estime la commune, qui a mandaté la société déconomie mixte Marseille Aménagement(1) pour réaliser l'opération. La négociation dure depuis plusieurs mois et tarde à se finaliser. Pour plusieurs raisons. D'abord, GDF Suez a hérité de la partie polluée du terrain, et donc inconstructible. Un manque à gagner important pour l'entreprise, qui a dû s'entendre avec EDF pour un partage « équitable ». La commune assure ensuite que la proposition financière d'EDF n'est arrivée que tardivement, en fin d'année dernière. Entre-temps, la crise immobilière est passée par là. Et si aujourd'hui le fournisseur d'électricité semble pressé de conclure l'affaire, l'aménageur n'est pas prêt à acheter un terrain à un prix jugé excessif.

Subvention d'équilibre

Le petit jeu du chat et de la souris entre le propriétaire foncier qui essaye de valoriser au mieux son bien, et l'aménageur qui essaie d'en tirer aussi le meilleur prix possible, n'est visiblement pas fini. Au grand dam des promoteurs immobiliers comme Constructa, qui a des projets pour la troisième tranche et aimerait bien voir le nouveau quartier prendre forme définitivement.

La friche laissée derrière le chantier en cours n'est pas pour rassurer les acheteurs potentiels (une vingtaine d'appartements sont encore à vendre) et convaincre les commerçants de venir s'installer sur un mail pas même terminé.

« Si le prix demandé par EDF ne baisse pas, l'opération pour Marseille Aménagement deviendrait certainement déficitaire, et la Ville serait obligée de mettre la main à la poche pour payer une subvention d'équilibre », explique Claude Astore, adjoint à l'urbanisme. Avec un budget chaque année de plus en plus serré, cette éventualité ne fait pas vraiment parti des priorités financières de la commune.

Le prix de la ville ? 1,5 M?

Problème : la convention d'aménagement conclue par la commune et Marseille Aménagement s'achève début 2011. Le temps presse. Et chaque mois qui passe est « favorable » à EDF. « C'est vrai que l'on prend du retard, mais nous voulons acheter le terrain au juste prix sans subir la pression d'EDF », justifie l'adjoint. Un juste prix fixé par la commune à 1,5 M?. À terme, la dernière tranche doit permettre de réaliser des logements pour actifs, voire même des logements étudiants, grâce à la proximité de la navette maritime. Porte Marine pourrait ainsi commencer à s'animer et prendre vie.

omarino@varmatin.com

1. Une convention publique d'aménagement a été signée avec Marseille Aménagement, société d'économie mixte, détenue notamment par la Caisse d'épargne et la ville de Marseille. Cet organisme construit des bâtiments et des équipements publics ; aménage des zones commerciales ; participe à la rénovation de quartiers populaires.

Sources: Var Matin